derniers
monuments du paganisme gaulois, les efforts des travailleurs ayant
échoués devant un énorme menhir
couronnant le sommet de la montagne, saint Aubert se serait fait
amener un enfant au berceau, dont il aurait appuyé le pied
sur la lourde roche qui aurait roulé incontinent au bas
de la montagne. Lorsque la voix populaire déclara saint
cet évêque, on éleva sur ce point, en commémoration
de ce prodige, la Chapelle, dite de Saint-Aubert, campée
d'une façon si pittoresque sur la crête d'un amoncellement
de roches.
Une
tradition, très discutable, place vers cette époque
(en mars 709) l'envahissement définitif de la légendaire
forêt de Scissy qu'une grande marée d'équinoxe,
chassée par un violent vent du nord, aurait subitement
engloutie, n'épargnant que les hauteurs du Mont et de Tombelaine
(1). Des clercs du diocèse, délégués
par Saint Aubert en Italie pour en rapporter
des reliques destinées au nouveau sanctuaire,
auraient eu, à leur retour, la surprise de trouver la
mer là où s'étandait auparavant une luxuriante
végétation forestière. Pour assurer la garde
de ces reliques, saint Aubert fonda
alors le monastère du Mont Tombe, en établissant
dans cet îlot un collège de douze chanoines
qu'il dota des revenus nécessaires à leur existence
en commun. En quête d'eau pour ses religieux, il découvrit,
au bas de la montagne au nord, la fontaine qui porte son nom et
qui alimenta l'abbaye jusqu'au XVème siècle.
La
célébrités retentissante des miracles opérés
autour de l'oratoire de saint
Aubert amena une foule de pélerins
dont les offrandes contribuèrent à l'extension de
la communauté. On conclut que la montagne jouissait d'un
privilège spécial de la part de l'Archange, et on
l'appela désormais le Mont
(1)
L'ensablement s'ensuivit par le dépot des résidus
minéraux et végétaux tenus en suspension
par le flot montant. Ce sable, qui possède des propriétés
fertilisantes a reçu le nom de tangue.
Avec les siècles, l'apport continu des marées s'est
accumulé dans le fond de la baie, le long des rivages,
et les temps modernes ont précipité ces atterrissement
au moyen de travaux appropriés. Les terrains ainsi gagnés
sur la mer se couvrent d'abord de criste
marine, puis la pluie les déssalant, il y pousse l'herbu
et ils deviennent d'un bon rapport pour la culture des céréales.
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