Autrefois,
le Mont Saint Michel
surgissait entièrement isolé au milieu de l'eau,
reflétant de tous côtés l'image de son imposante
silhouette. L'aborder en barque après en avoir fait le
tour était la plus belle promenade en mer qu'on pût
faire des côtes voisines. Le plus souvent, on y accédait
à marée basse
en traversant les grèves, encore humides du dernier reflux
et sillonnées de cours d'eau, où les lises dissimulaient,
sous une engageante apparence, leur perfide mobilité. La
Montagne de l'Archange était alors, comme aux temps héroïques
de son histoire, exposée au péril de la mer, celui
de la marée montante surprenant le voyageur attardé
dans les grèves. Sous le vertueux prétexte d'en
faciliter l'accès et, en réalité, dans un
but d'intérêt beaucop moins général
dont nous allons dire quelques mots, on construisit le remblai
qui établit
actuellement une communication commode avec la côte, au
prix de la déchéance de la situation insulaire du
rocher. Ce remblai, décoré du nom de digue, vint,
au mépris de conventions préalablement arrêtées,
butter directement contre le rempart de la forteresse avec la
préméditation évidente de l'éventrer.
SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE
Considérations générales
Historique
SECONDE PARTIE
Visite
Vue générale et remparts à
l'extérieur
La ville et les remparts à l'intérieur
L'abbaye
APPENDICES
Tombelaine
Musée abbatiale
Table
des illustrations
Carte
de la baie en 1909