forme.
L'archange avait voulu par ce miracle affirmer de nouveau son
désir.
Sans plus attendre, saint Aubert
bénit l'emplacement que devait occuper le sanctuaire.
LEGENDE
DE BAIN.
Puis,
l'évêque commanda de nettoyer et de niveler la place.
Il restait au sommet une roche, qui était sans doute un
ancien menhir, que tous les efforts ne purent arriver à
renverser. Saint Aubert en était fort tourmenté,
et il priait Dieu et saint Michel de venir à son secours.
Or, un fermier des environs, nommé Bain, père de
douze fils, avait été visité la nuit précédente,
pendant son sommeil, par un ange, qui lui avait ordonné
de se lever et de venir avec tous ses enfants au Mont pour enlever
la pierre qui arrêtait les travaux. Bien qu'il ne comprit
point ce dont il s'agissait, ce fermier, le lendemain matin dès
la première heure se leva, et appelant ses fils, se rendit
où Dieu lui avait commandé.
A son arrivée au Mont, il vit l'évêque au
milieu d'une nombreuse compagnie, et il fit à saint Aubert
le récit de sa vision.
Ils se mirent tous à l'ouvrage, lui et ses fils, poussant,
creusant, s'arqueboutant tous ensemble, mais malgré tous
leurs efforts, ils ne parvinrent à ébranler la pierre.
Saint Aubert assistait avec une grande perplexité à
ce travail, et il était évident que toutes les forces
réunies étaient impuissantes à renverser
ce menhir. Et comme il priait
Dieu, il fut saisi d'une inspiration. Il demanda à Bain
- N'as-tu pas d'autre enfant que les onze qui travaillent ici
?
- Oui, un tout petit, mais il est encore au berceau.
Et le Saint tout joyeux lui dit :
- Va vite le chercher, et amène-le ici, car tout le monde
attend.
Quand Bain revint avec son nouveau né, l'évêque,
après avoir prié, le prit dans ses bras, et l'appuya
contre la pierre. Le père avec ses onze fils la poussaient
en même temps, et, ô miracle ! la pierre s'ébranla,
puis roula jusqu'au bas du Mont, où elle se trouve encore.
Ainsi fut ce miracle. Dieu avec un nouveau-né ébranla
ce que tout un peuple ne pouvait remuer, montrant ainsi que la
sainte faiblesse peut triompher de la force matérielle.
Les villageois ayant fini de préparer l'emplacement de
la chapelle, prirent congé et rentrèrent chez eux.
Quant à Bain et ses enfants, ils rendirent grâce
à Dieu pour le miracle accompli, et de ce que le bon évêque
les avait affranchi de l'impôt du feu, ce qui doit aujourd'hui
se dénommer "cote mobilière", car si les
noms ont changé, les impôts sont restés.
Par la suite une chapelle, dédiée à saint
Aubert, fut édifiée sur le rocher terrassé
par Bain et ses douze
enfants.
VOYAGE
AU MONT GARGANO.
Saint
Aubert, qui avait réuni un grand nombre de maçons,
surveillait personnellement l'édification de l'église.
Il décida de rester au Mont tant qu'elle ne serait pas
achevée. Pendant que les ouvriers travaillaient, il avait
coutume de s'asseoir sur une pierre, qui fut longtemps conservée
et honorée en souvenir de lui.
La chapelle fut ronde comme une grotte.
Cent hommes pouvaient à peine y tenir, mais dans sa simplicité
elle plut à saint Auberl.
Il se trouvait cependant fort embarrassé de ne rien pouvoir
y placer venant de saint Michel, auquel elle devait être
dédiée.
Une nuit, pendant qu'il dormait, l'archange, pour le tirer d'embarras,
vint lui dire : "Envoie deux de tes clercs au Mont Gargan.
Là, ils demanderont des reliques, et ils rapporteront ce
qu'on leur donnera."
Le Mont Gargano, qui est situé en
Italie, dans ce qu'on appelle communément l'éperon
de la botte, abritait, à l'époque, le seul sanctuaire
en Europe consacré à l'archange saint Michel. Celui-ci
y était apparu en l'an 493, et avait laissé, en
témoignage de cette apparition, un voile, de couleur violette,
pieusement conservé, et
l'empreinte de son pied dans un marbre.
Saint Aubert, après avoir rendu grâce, se hâta
de désigner deux clercs et de tout préparer pour
leur départ.
Les messagers étant prêts à partir s'agenouillèrent
devant l'évêque, pour lui demander sa bénédiction,
car ils ne savaient s'ils reviendraient. Très doucement
l'évêque les embrassa, puis les bénit.
Les deux voyageurs traversèrent l'Avranchin, puis l'Exmois,
l'Auge et le Liévin, pour arriver au pays de Caux. Ils
laissèrent alors la Normandie
derrière eux. Après avoir franchi la rivière
de l'Epte, ils passèrent Pontoise et Saint-
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SOMMAIRE
LE
MONT AU TEMPS DES GAULOIS
LA
LEGENDE DU LOUP
SAINT
AUBERT :
- Son élection à
l'évêché d'Avranches
- Le dragon légendaire
- Saint Michel apparait à Saint
Aubert
- La légende de Bain
- Voyage au Mont Gargano
- La consécration de l'Eglise
- La fontaine miraculeuse
- Mort de Saint Aubert
CURIOSITE
PUNIE D'UN CHANOINE
LES
ARMES DE SAINT MICHEL ET LE SERPENT DU ROI ELGA
A
LA RECHERCHE DU MONT
SAINT
MICHEL OFFRE SON CIERGE A DIEU
QUAND
SAINT MICHEL VISITE LE MONT
UN
CHANOINE DEROBE LES RELIQUES DE SAINT AUBERT
LE
MONT DANS L'HISTOIRE
MONUMENT
HISTORIQUE
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