SAINT
MICHEL TETE D'OR
En ce
temps-là, trois pauvres auberges se partageaient la clientèle
du Mont Saint Michel.
Clientèle très réduite encore. La suppression
de la Maison Centrale, devenue effective en 1865, avait jeté
le désarroi dans la petite ville. Plus de prisonniers,
plus de garnison, plus de familles venant visiter les détenus
politiques ou autres, très peu d'amateurs d'art - l'Abbaye
était un chaos - très peu de pèlerins,
car la chrétienté était déshabituée
du sanctuaire fameux
par soixante-dix années de désaffectation. Enfin,
la Digue insubmersible n'existant pas, l'accès du Mont,
de tout temps réputé périlleux, l'était
tout particulièrement depuis les récentes incursions
de la Sélune au sud de la Baie.
Sous les auspices de Madame Poulard, l'auberge de "Saint
Michel Tête d'Or"