construisit,
à la base sud-ouest du rocher, las magasins abbatiaux ou
Fanils, détruit depuis et sur l'emplacement desquels on
voit aujourd'hui la Caserne, élevée en 1828 à
l'usage des troupes préposées à la garde
de la prison centrale.
L'entrée
du bourg se trouvait alors à proximité du point
où devait s'élever un siècle plus tard et
où se trouve encore aujourd'hui l'église paroissiale.
Quelques
années plus tard préludait la guerre de Cent Ans
et les Anglais ravageait la Normandie. L'abbé Nicolas le
Vitrier, dont la première tâche avait été
de réparer les dégâts d'un nouvel incendie
occasionné par la foudre en 1350, prit un soin particulier
de l'entretien des remparts. Son successeur, Geoffroy
de Servon, dut relever de nouvelles ruines, la foudre ayant
encore, en 1374, incendié l'abbaye et même la ville
devant les Anglais déjà postés à Tombelaine.
En
1386, l'abbé était Pierre Le Roy, homme remarquable
qui, indépendamment des réparations qu'il fit à
l'église et aux bâtiments abbatiaux, agrandit et
fortifia considérablement l'abbaye. Il fit refaire le sommet
de la tour des Corbins ruiné
par le feu, et entreprit à l'entrée du monastère
une succession de défenses qui le mirent à l'abri
d'un coup d'audace. Il appliqua contrela façade sud de
Belle Chaise la tour Perrinne et construisit, en avant de l'entrée,
le Châtelet ainsi que le mur le reliant à la Merveille.
Puis il fit précéder cet ensemble de la Barbacane,
de la tour Claudine et du Grand
Degré. Devenu le conseiller du roi Charles VI, Pierre Le
Roy fut chargé par lui d'assister au concile de Pise en
1409; il mourut l'année suivante à Bologne. Il avait
été accompagné en Italie
par son chapelain, Robert Jolivet, qui
se fit octroyer des bulles pontificales lui conférant la
crosse abbatiale. Rentré au Mont avec 4000 écus
d'or que Pierre Le Roy léguait à l'abbaye, il se
fit élire régulièrement. Puis il partit pour
Paris y étudier en la Faculté des Décrets.
Mais on était alors au lendemain
d'Azincourt, et les Anglais, fortement
retranché à Tombelaine, s'enhardissaient de leurs
victoires. La ville, resserrée étroitement dans
les fortifications de Guillaume du Château,
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