Les
Francs, devenus chrétiens, élevèrent, sur
le versant méridional
du rocher, deux oratoires sous l'invocation de saint Etienne et
de saint Symphorien. Le Mont-Jou prit
alors le nom de Mons Tumbœ (ou Mont de la Tombe), tumba étant
pris ici dans le sens de tumulus, colline, et le rocher voisin
s'appelait tumbela, petite tombe, ou Mons Belenus,
d'où on a fait Tombelaine. Des ermites ayant pareillement
bâti des cellules en ce dernier endroit, les deux monts
formèrent plus tard une seule communauté, l'abbaye
mérovingienne de Mandane, qu'on appela Monasterium ad duas
Tumbas (le monastère des deux
Tombes).
Au VIe siècle, saint Pair, apôtre de ces contrées,
y fonda un monastère.
C'est à la submersion graduelle de la forêt
de Scissy qu'il faut attribuer la tendance des ermites
qui y vivaient à aller s'établir soit au Mont-Bélène
, soit au Mont-Tombe, et à se fixer définitivement
sur ce dernier, moins étendu, mais d'une hauteur plus considérable.
En 708, c'est-à-dire un an avant
la catastrophe qui transforma ces collines en îles, saint
Aubert, douzième évêque d'Avranches, qui se
retirait fréquemment au Mont-Tombe, pour s'y livrer à
la prière et à la méditation, y érigea
une modeste chapelle en forme de grotte, dédiée
à l'archange saint Michel. Depuis lors, le Mont-Tombe ne
fut plus connu que sous le nom de Mont Saint-Michel.
La chronique de dom Huynes rapporte cette curieuse légende
: l'archange saint Michel lui-même apparut par deux fois
à saint Aubert, pour lui suggérer la construction
de cette chapelle. L'évêque d'Avranches n'ayant pas
obtempéré immédiatement à cet avis
céleste, l'archange lui apparut une troisième fois,
et appuya son doigt avec tant de force sur la tête de
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CHAPITRE
COUP
D'OEIL HISTORIQUE
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