des
Monuments historiques (1874), l'Etat concéda à une
puissante Société, - la Compagnie
des Polders de l'Ouest, - 2.800 hectares de lais de mer compris
dans un triangle limité à l'est par le cours du
Couësnon, au sud par le rivage qu'atteignait à cette
époque le Syndicat des marais de Dol, au nord par une ligne
droite allant de la chapelle Sainte-Anne à la chapelle
Saint-Aubert (Mont Saint-Michel). La Compagnie avait à
sa charge la rectification et l'endiguement définitif du
cours du Couësnon sur une longueur de 6 kilomètres,
depuis le territoire de Moidrey jusqu'au delà du Mont Saint-Michel.
C'était d'ailleurs une condition sine qua non de sécurité
pour les futurs polders. Ce travail dura deux ans et coûta
près d'un million. Néanmoins, les divagations du
Couësnon continuent, et nécessitent encore de grands
frais.
Depuis 1858, les atterrissements ont progressé rapidement,
facilites par la rectification du Couësnon, et aussi par
la construction d'une chaussée submersible partant de la
pointe de Roche-Torin, et se dirigeant
vers le Mont, mais interrompue à une distance de deux kilomètres
de ce dernier. Elle a pour objet de rejeter et de maintenir dans
le nord de la baie la Sée et
la Sélune, dont les courants mobiles présentaient
les mêmes dangers que celui du Couësnon. Mais cette
seconde chaussée a un autre effet: en retenant les apports
des marées qui arrivent chargées de tangue,
elle accélère les atterrissements dans les 1150
hectares de grèves qui la séparent du littoral.
Par suite de l'ensemble de ces travaux, depuis quarante ans, la
mer a été progressivement chassée de toute
la zone du littoral distinguée sur notre carte (pages 12
et 13) par des hachures obliques. Cette zone ayant une profondeur
moyenne de quatre kilomètres, cela représente un
avancement moyen d'un kilomètre tous les dix ans.
*********************************
RETOUR AU DEBUT DU
CHAPITRE
AUTREFOIS,
AUJOURD'HUI, DEMAIN
*********************************