Texte intégral du livre :

"LES PRISONS DU MONT SAINT MICHEL"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Il est assez difficile de préciser dans quelles salles étaient enfermés les détenus politique et les autres prisonniers au cours des XV, XVI et XVIIème sicèles. Au XVIIème, ils furent tous relégués dans un bâtiment aspecté au midi et divisé en trois zônes.
La zône supérieure, servant anciennement à la mense abbatiale, était habitée par le directeur ; la deuxième zône renfernait les détenus politiques, la troisième contenait le cabanon. Un soupirail, fermé par une trappe, donnait accès à la partie inférieure de ce bâtiment, construit en 1348, par l'abbé Nicolas Le Vitrier. L'ensemble de bâtiment est connu sous le nom de Grand Exil ; le pavillon voisin, appelé le Petit Exil servit pendant longtemps de logis aux gouverneurs.
Le Mont renfermait aussi d'autres pièces destinées à des détenus dangereux, entre autre un cachot dit Cachot du Diable, où l'on remarque une élégante colonne du treizième siècle, s'irradiant en fines nervures. Mais il est impossible de déterminer l'époque à laquelle furent construits ces cachots. Quelques auteurs veulent qu'ils aient été édifiés par les chanoines de Saint aubert (VIIIème siècle), d'autres sous la prélature de Richard 1er (1).
On descendait dans ces cachots par un escalier longeant le roc et c'était à droite la fameuse cage dit de fer. On a dit aussi que les cachots appelés les deux jumeaux, où la maçonnerie se confond avec le roc vif, avaient été habités par des prisonniers d'Etat : "Non loin de l'hospice, écrivait la marquise de Crécy (2), se trouvait la prison d'état qui ne renfermait que deux prisonniers : un chevalier d'O., qu'on soupçonnait d'avoir tué sa mère, à coups d'épée, (quand on disait qu'il était à moitié fou, le prieur ajoutait charitablement qu'on lui faisait tort de

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(1) Il n'est pas téméraire de supposer que ce fut sur l'ordre de Louis XI que les souterrains de l'époque romane furent remaniés et divisés en cachots. M. P. Gout dit que de cette époque datent "les horribles trous privés d'air et de lumière, accolés l'un à l'autre et qui ont reçu le nom des Deux Jumeaux." P. Gout : Histoire de l'Architecture française au Mont Saint Michel, p.68.
(2) Mém. apocryphes.

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