Il
est assez difficile de préciser dans quelles salles étaient
enfermés les détenus politique et les autres prisonniers
au cours des XV, XVI et XVIIème sicèles. Au XVIIème,
ils furent tous relégués dans un bâtiment
aspecté au midi et divisé en trois zônes.
La zône supérieure, servant anciennement à
la mense abbatiale, était habitée par le directeur
; la deuxième zône renfernait les détenus
politiques, la troisième contenait le cabanon. Un soupirail,
fermé par une trappe, donnait accès à la
partie inférieure de ce bâtiment, construit en 1348,
par l'abbé Nicolas Le Vitrier. L'ensemble de bâtiment
est connu sous le nom de Grand Exil ; le pavillon voisin, appelé
le Petit Exil servit pendant longtemps de logis aux gouverneurs.
Le Mont renfermait aussi d'autres pièces destinées
à des détenus dangereux, entre autre un cachot dit
Cachot du Diable, où l'on remarque une élégante
colonne du treizième siècle, s'irradiant en fines
nervures. Mais il est impossible de déterminer l'époque
à laquelle furent construits ces cachots. Quelques auteurs
veulent qu'ils aient été édifiés par
les chanoines de Saint aubert (VIIIème
siècle), d'autres sous la prélature de Richard 1er
(1).
On descendait dans ces cachots par un escalier longeant le roc
et c'était à droite la fameuse cage dit de fer.
On a dit aussi que les cachots appelés les deux jumeaux,
où la maçonnerie se confond avec le roc vif, avaient
été habités par des prisonniers d'Etat :
"Non loin de l'hospice, écrivait la marquise
de Crécy (2), se trouvait la prison d'état qui
ne renfermait que deux prisonniers : un chevalier d'O., qu'on
soupçonnait d'avoir tué sa mère, à
coups d'épée, (quand on disait qu'il était
à moitié fou, le prieur ajoutait charitablement
qu'on lui faisait tort de
______________________
(1)
Il n'est pas téméraire de supposer que ce fut sur
l'ordre de Louis XI que les souterrains de l'époque romane
furent remaniés et divisés en cachots. M. P. Gout
dit que de cette époque datent "les horribles trous
privés d'air et de lumière, accolés l'un
à l'autre et qui ont reçu le nom des Deux Jumeaux."
P. Gout : Histoire de l'Architecture
française au Mont
Saint Michel, p.68.
(2) Mém. apocryphes.
"Les
Prisons ..." page 1, "Les
Prisons ..." page 2, "Les
Prisons ..." page 3, "Les
Prisons ..." page 4
"Les Prisons ..." page 5,
"Les Prisons ..." page 6,
"Les Prisons ..." page 7,
"Les Prisons ..." page 8
"Les Prisons ..." page 09,
"Les Prisons ..." page 10,
"Les Prisons ..." page 11,
"Les Prisons ..." page 12
"Les Prisons ..." page 13,
"Les Prisons ..." page 14,
"Les Prisons ..." page 15,
"Les Prisons ..." page 16
"Les Prisons ..." page 17,
"Les Prisons ..." page 18,
"Les Prisons ..." page 19,
"Les Prisons ..." page 21
"Les Prisons ..." page 22