destiné
non seulement à recevoir des détenus politiques,
mais encore et surtout des prisonniers de droit commun, ce qui
augmenta considérablement le nombre des individus enfermés.
L'Administration centrale de la Manche, effrayée par l'audacieuse
évasion de Jacques des Touches, de la prison d'Avranches,
(on sait avec quel art Barbey d'Aurevilly a fait revivre cet épisode
si dramatique de la Chouannerie Narmande), demanda à la
police générale d'employer des précautions
multiples et journalières "afin d'empêcher l'évasion
de plusieurs chouans éxécrables détenus dans
les cachots du Mont Saint Michel." (1)
Si la période révolutionnaire offre pour l'histoire
pénitentiaire du Mont un intérêt assez grand,
rien de saillant ne se produisit à ce sujet, du commencement
du XIXème siècle à 1811. Un décret
impérial, rendu le 6 juin de cette année, fit du
Mont Saint Michel une maison de correction. Elle fut alors organisé
administrativement sur des bases nouvelles. De 1811 à la
chute du premier Empire, des prisonniers de guerres y furent aussi
enfermés, "la volonté de Napoléon remplaçcant
les lettres de cachets."
Aux Cent-Jours, le Mont reçut de nouveaux prisonniers dont
l'histoire à gardé quelques noms : Le Moine, Chandaysson,
Chardellay et La Houssaye "grand jeune homme blond, molle
créature plutôt faite pour les loisirs de la vie
ecclésiastique qu'il finit
par adopter."
Trois ans plus tard, la prison du Mont s'appela d'un nouveau nom
; le 2 août 1817 un décret la constituait maison
de force et la destinait "à recevoir des individus
des deux sexes (2), contre lesquels avait été prononcée
la
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(1)
M. A. Le Grin, président du tribunal civil d'Avranches,
a publié dans la Revue de l'Avranchin, 1904, numéro
3, plusieurs pièces trés intéressantes, trouvées
par lui au greffe du tribunal d'Avranches, notamment l'acte d'accusation
de Jacques des Touches et le récit d'une évasion
qui se produisit dans le courant de Germinal an VIII.
(2) Jusqu'alors le Mont Saint Michel avait-il reçu des
femmes ? Question difficile à résoudre. Michelet
à dit cependant : "Le père de Mirabeau fit
enlever sa femme pour la mettre à la célèbre
maison de Saint Michel. Elle y serait restée à jamais
ignorée, si sa fille n'eut intrépidement dénoncé
la chose au parlement."
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