elles
formèrent bientôt des sommes considérables.
C'est ainsi que fut édifié le maître-autel,
tout recouvert d'argent et qui était estimé dix
mille livres. Enfin, les abbés du Mont, malgré les
dépenses considérables qu'ils avaient à faire
pour l'entretien et la reconstruction des bâtiments si éprouvés
par des incendies successifs, trouvaient encore le moyen d'acheter,
avec les revenus du monastère,
de riches reliquaires et de somptueux ornements qui, gardés
et entretenus avec un soin jaloux et méticuleux, formèrent
bientôt un des trésors les plus riches de France.
Il passait même pour si bien gardé qu'au cours de
la guerre de Cent Ans, de nombreuses cathédrales,
Bayeux, Coutances et Avranches, par exemple, y avaient déposé
le leur.
Le jeune Malinois fut, peut-être, moins ébloui que
la plupart des pèlerins par toutes ces châsses et
par tous ces ornements. Il compara attentivement la châsse
de saint Aubert à celle de saint Rombaut, si élégante
avec ses dômes légers, surmontés d'un crucifix
et de statuettes, œuvre d'art, ciselée en 1368
par les frères Albert Martin et Hermann Meligs de Munster.
Hélas, cette belle châsse devait avoir, dans la suite,
le plus misérable sort. Quand I'armée du comte de
Bossu s'était emparée de Malines, Pontus de Noyelles
avait pris le gouvernement de la place et ce fut une ère
de destruction. Dans le béguinage