ces
pierreries. De plus, les reliquaires étaient précieux
par Les ossements qu'ils contenaient. Il y avait au Mont des reliques
d'un très grand nombre de Saints, à en juger par
la litanie, rapportée par Dom Huynes, et dans laquelle
sont invoqués «tous les Saints dont il y a céans
reliques ». Les moines étaient, surtout, fiers de
posséder des cheveux de la Sainte Vierge, un os de saint
Maur, disciple de saint Benoît et premier abbé bénédictin
de France, une côte de saint Yves, objet d'une vénération
profonde de la part des Bretons et des hommes de loi, saint Yves
ayant été un avocat dans la Cornouaille. On priait,
aussi, devant une partie «fort notable» de la Vraie
Croix et devant « un gros fragment
de la colonne à laquelle fut attaché Notre-Seigneur
pendant sa cruelle et douloureuse flagellation ».
Ces reliquaires et ces reliques provenaient de dons des papes,
des évêques, des autres monastères avec lesquels
l'abbaye du Mont-Saint-Michel était plus particulièrement
«en union ,de prières»; les plus belles pièces
d'orfévrerie, les statues lamées d'or et d'argent,
avaient été offertes principalement par les rois
ou princes du sang, venus au Mont, soit en
pèlerins, soit en visiteurs. Les simples miquelets
remettaient aussi dans des troncs, dans des plats et dans des
bourses, des offrandes modestes; mais, en raison de leur fréquence
et de leur multiplicité,