QUELQUES
DÉSENCHANTEMENTS
J'étais venu passer une pauvre semaine au Mont, en
pèlerin, il y a neuf ans. Cette fois, j'ai voulu y
prolonger, deux mois, une sorte de retraite et confronter mes
impressions d'alors avec celles d'aujourd'hui. Assurément,
je suis loin de réprouver les enthousiasmes du premier
voyage. Mais ils ne sont plus les mêmes. L'allégresse
de conquérir un lieu saint était neuve en 1911.
Maintenant, je revois; je découvre moins. Entre mes deux
séjours la guerre a duré, et ceux pour qui la guerre
exista, qui en prévoient les suites, ne peuvent plus désormais
arrêter sur le monde les yeux d'auparavant. Ainsi, la