Nous n'y
regardions pas. Nous en mettions dans la poêle un bon morceau,
que nous ne laissions pas roussir. Surtout, nous nous gardions
de trop cuire.
"Voilà tout mon secret. Nous faisions comme tout le
monde. Du reste, on pouvait nous voir ; nous ne nous cachions
pas. J'ai eu bien souvent - oh ! tous les jours en été
- vingt et trente curieux autour de moi. Et c'était parfois
pas très commode. Mais puisque ça les amusaient
! ..."
Le 6 juin 1922, répondant
à Monsieur Robert Viel, bibliothécaire de l'Académie
des Gastronomes, qui lui avait demandé sa recette, Madame
Poulard déclarait textuellement :
"Voici le recette de l'omelette : je casse de bons oeufs
dans une terrine, je les bats bien, je mets un bon morceau de
très bon beurre dans la poêle, j'y jette les oeufs
et je remus constamment" (1)
Et la tradition s'est établie. Aujourd'hui
(1) Ainsi
donc, la formule de l'Omelette de la Mère Poulard serait
la suivante : "Battez des oeufs très frais. Mettez
dans la poêle un bon morceau de beurre frais. Ne laissez
pas roussir. Jetez les oeufs dans la poêle. Remuez constamment.
Ne laissez pas trop cuire l'omelette. Tournez. Roulez. Déposez
sur le plat. Servez chaud."
SOMMAIRE DU LIVRE :
ANNETTE
BOUTIAUT
SAINT MICHEL TETE D'OR
L'OMELETTE DE MADAME POULARD
LE MENU TRADITIONNEL
LES GUIDES. LES SERVITEURS
ARTISTES ET HOTES DE MARQUE
L'ADDITION
PREVOIR ET POURVOIR
LA CONCURRENCE
LA RETRAITE
LA VISITE DU TIGRE
LES NOCES D'OR
LES DERNIERES ANNEES
LA MORT
LA FEMME FORTE