fait
ses preuves, du XIVe au XVIIIe siècles, repose bien tranquillement,
depuis plus de cent ans sur le pavé d'une des salles de
l'abbaye, dont la tour est vide de cloches.
Le 9 juin 1922, le Ministre
des Travaux Publiques faisait connaître qu'il avait attiré
attentron de l'Office National du Tourisme « sur la nécessité
de construire, dans la baie du Mont Saint-:Michel, des poteaux
refuges pour les promeneurs surpris par la marée ».
A vrai dire, ce n'est pas chose aisée; il est difficile
de protéger les gens et de les défendre contre leur
propre imprudence, car Il faut reconnaître que beaucoup
de noyés et d'enlisés
ont été victimes de leur témérité
ou de leur insouciance. Le péril n'est pas nouveau. Les
anciennes chroniques du Mont Saint-Michel et plus particulièrement
l'Obituaire (manuscrit n° 215 de la Bibliothèque de
la Ville d'Avranches), nous raportent les accidents de tout genre
qui survinrent au moyen-âge et dont plusieurs furent, à
l'époque des grands pèlerinages, de véritables
catastrophes. Les dévots de Saint-Michel du Péril,
inconscients du danger, s'aventuraient, souvent sans guide, sur
les grèves entourant le sanctuaire
de l'Archange; aussi l'Obituaire mentionne-t-il sur ses feuillets
jaunis de nombreuses messes fondées pour le salut de ces
âmes dont la dépouille mortelle est demeurée
dans les sables ou au sein des flots.
Contre le brouillard, le seul remède paraît être
le son; aussi la cloche de brume, dont j'ai donné un petit
historique dans l'Illustration (n° du 20 novembre 1915