pris
un air de somptuosité. Les vastes cintres du transept
et les galeries flamboyantes autour du chœur s'accordent
dans le même élan dogmatique. Les faisceaux de colonnettes
sont fleuris de soleil comme s'il y pendait de fauves oriflammes;
et l'église est investie d'une présence sacramentelle
dont elle est toute revivifiée. Les cloches
font défaut pour annoncer la Messe;
la maîtrise se réduit à trois chantres et
l'orgue est mal suppléé par un harmonium. L'assistance
ne remplit que le haut de la nef ; un petit nombre de prêtres
accompagne l'évêque officiant. La liturgie se déroule,
quand même, dans une grandeur exaltante.
L'office de la fête est saisissant par ce qu'il suggère
sur l'Archange : c'est lui qui vient vers Jean, à Patmos,
certifier que la fin sera prompte, que le Juge se hâtera
de paraître, c'est lui qui pose dans l'encensoir, comme
des aromates, les prières des Saints; mais, avant les derniers
fléaux, il jette sur la terre les charbons