une
diabolique ironie, vient au Mont en fête. Ce matin, 29
septembre, la journée s'annonce claire et sans vent.
La brume blonde, au-dessus des grèves, se fond en blancheur
azurée. Le bleu du ciel - vers qui se dardent les pinacles
et la flèche où semble pétiller l'or des
ailes archangeliques - ressemble à celui que peignaient
les moines autour des lettres dorées de leurs Evangéliaires.
Je monte avec allégresse vers l'abbaye parée d'une
splendeur neuve. Les quatre- vingt-quatre marches du grand degré,
après les deux cent cinquante qu'il faut gravir depuis
le pied des remparts, me semblent, comme on disait dans l'ancien
temps, « aisées au montoir. » Je salue en passant
le noble pont à mâchicoulis par où se reliait
le logis de l'Abbé à l'église
basse, et, dans un creux de la muraille, une gargouille à
tête de chien au-dessus d'une coulée verte qui descend
vers le bassin d'une fontaine.
La basilique, si nue qu'elle demeure, a