des
remparts en face de l'hôtel Poulard.
Ce n'est certainernent pas la mer ni la digue qu'on peut accuser.
Les
maux qu'on signale et qui sont absolument imaginaires deviendraient
au contraire parfaitement réels, si on donnait suite à
ce malheureux projet de démolition de la digue. Les courants
resserrés entre ce qui resterait de la digue et le Mont,
seraient d'autant plus violents, que cet espace serait plus reslrein
; ils creuseraient la plage, nous reverrions los précipices
el les abîmes d'autrefois, Le Mont-Saint-Michel ne serait
abordable ni à marée
basse, car l'eau séjournerait dans ces précipices;
ni à marée haute, à cause de la violence
des courants. Les murailles seraient déchaussées,
comme autrefois, et même davantage. On créerait tous
les dangers qu'on signale et qui n'existent pas aujourd'hui. .
Voilà
ce que nous avons le devoir de dire à ceux qui résoudrout
celte question si importante pour nous et pour toutes les populations
du littoral.
Il
n'est pas unseul de ces faits dont nous ne puissions attester
la parfaite exactitude. Ce sont des fails matériels; ils
sautent aux yeux et toutes les commissions qui seront chargées
d'étudier la question ne pourront que les constater.
Mais
ce n'était pas assez encore pour perdre la digue dans
l'esprit du Gouvernement. On l'accuse, cette pauvre digue, d'êlre
cléricale et. d'avoir été faite pour favoriser
« l'exploitation cléricale des pèlerinages
à la vapeur ». Nous savons, Messieurs les conseillers
municipaux, que le projet de digue remonte a 1867, c'est-à-dire
à une époque où il n'était nullement
question de pèlerinages. Les pèlerins en profitent
comme les autres voyageurs, mais elle n'a jamais été
entreprise dans le but de les favoriser spécialement.
On
dit aussi qu'une puissante Compagnie doit profiter des terrains
que la digue permettra de conquérir. Ceci est aussi inexact
que le reste. II est de notoriété publique que,
depuis 1867, la Compagnie des Polders
de l'Ouest, à laquelle est faite sans doute allusion,
ne possède plus un pouce de terrain