départements
de la Manche et d'Ille-et-Vilaine. Granville est au nord de la
baie et Saint-Malo à l'ouest;
plus près, on aperçoit Cancale avec ses pêcheries
qui courent en zigzag dans les lagunes, ses majestueux rochers,
les côtes de Dol, et Pontorson, le vieux fief de Bertrand
du Guesclin. Le fond de la baie n'est qu'une vaste plaine
de sables, comprenant environ 400 kilomètres carrés
de superficie, qui chaque jour sont deux fois couverts en partie
par la mer et deux fois par elle abandonnés. Le flot qui,
à mer basse, s'arrête à 20 kilomètres
du Mont Saint-Michel, parcourt cette distance, lorsqu'il remonte,
avec une rapidité telle (18 kilomètres 600 mètres
à l'heure), que, dans les grandes marées d'équinoxe
(1), le cheval le plus agile serait bientôt dépassé
sur ce terrain sablonneux et mouvant. Le Mont Saint-Michel n'est
bientôt plus qu'une île, semblant seulement reliéeà
la terre par un mince câble, aspect que présente
de loin la chaussée élevée entre le Mont
et le rivage.
Heureusement, les heures exactes de la marée étant
bien connues d'avance, on peut, sans la moindre crainte, aller
explorer les plages qu'elle laisse à découvert,
en se défiant toutefois des sables mouvants.
Sur la généralité des côtes, la mer,
en se retirant à marée
basse, laisse derrière elle une nappe de sable fin,
ferme et solide comme un plancher.
Mais ici, les cours d'eau qui se jettent dans la baie produisent
dans la grève quelques sillons sans consistance. Sur les
portions solides, appelées paumelles, le reflux imprime
des rides régulières. Les sables délayés,
au contraire, conservent une surface unie.
(1)
Les marées de mars et de septembre sont
très redoutées, surtout celles de septembre, appelées
marées des gaspas, qui ont laissé de terribles souvenirs
en faisant disparaître des exploitations entières
du côté de Courtils et d'Ardevon.
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CHAPITRE
VUE
PANORAMIQUE DE LA BAIE
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