de
jardin supporterait, qui peut, renverser ses murailles de 3 à
4 mètres d'épaisseur.
Que
lui reproche-ton encore ? D'augmenter la violence des lames, de
produire de prétendues vagues comprimées, qui effraient
peut-être les lecteurs des journaux de Paris, mais qui nous
font bien rire. Au contraire la digue produit du calme à
l'est quand le vent souffle d'ouest, en tempête,
et que la mer est démontée, elle est comme un lac
le long des murailles et d'ailleurs
la mer n'a jamais assez de force au Mont-Saint-Michel, pour démolir
les murailles. La preuve, c'est que les murailles qui ont été
rejointoyées dans ces dernières années par
les Beaux-Arts, bien que situées à l'ouest de la
digue et les plus exposées aux coups de mer n'ont jamais
bougé; qu'on rejointoye le reste des remparts et ils seront
inattaquables.
Que
ne dit-on pas encore ? Que les sables s'accumulent et menacent.
de ruiner les remparts. Mais il faut n'avoir jamais habité
le Mont-Saint-Michel avant la construction de la digue, pour ne
pas savoir quelles variations énormes subissait le sol
des grèves. Les plus anciens d'entre nous se souviennent
d'avoir vu, vers 1837, l'herbe pousser au pied des murailles,
le sable recouvrir le seuil de la porte d'entrée. Jamais
la grève ne sera désormais aussi haute. A l'opposé,
nous avons vu, en 1836 et en 1859, la Sélune passer le
long des remparts et se joindre au Couesnon. Il y avait alors
au pied des remparts des abîmes, des précipices de
20, 30 pieds de profondeur. Voilà où était
tout le danger pour les murailles. Ce: danger est supprimé
par la digue, puisqu'elle empêche les rivières de
se rejoindre et qu'elle maintient la Sélune écartée.
Pourquoi
les murailles sont-elles en si mauvais état ? Parce qu'on
ne les entretient. pas; parce que le dessus des remparts est.
mal établi; parce que l'eau y séjourne et s'infiltre
à l'intérieur : parce qu'on y laisse croitre des
arbres dont les racines ont pénétré dans
les maçonneries. Ce sont toutes ces causes réunies
qui ont amené le détachement du parement intérieur