lui
transmettre cette réclamation qui n'est point du reste
l'expression de mon opinion exclusivement personnelle; c'est également
celle de l'unanimité du conseil administratif dont plusieurs
de ses membres sont présentement en réunion au conseil
général de ce département, savoir: MM. Robinot
Saint-Cyr, conseiller à la Cour impériale, président
du Conseil d'administration des digues; Houitte de la Chesnais,
président du tribunal civil de Saint-Malo, vice-président
du conseil général et du conseil administratif:
Houxin père, procureur impérial, et Deminiac, notaire.
Je
suis, avec respect, Monsieur le Préfet, votre très
dévoué serviteur.
Le
Syndic de l'association : Th. AMANT
Le
conseil administratif s'étant de nouveau réuni extraordiinairement
le 10 septembre 1851, M. Amant, syndic, lui fit, sur les dangers
de plus en plus imminents que présente le Couesnon pour
la sécurité des marais, le rapport suivant
Messieurs,
Vous
connaissez les désastres que le marais a subi à
diverses époques depuis 1604 à 1792, et qui ont
eu pour résultat la perte, entre autres, de sept paroisses
qui, jadis, faisaient partie de l'enclave. Vous savez aussi que
ces sinistres ont été produits par les affouillements
du Couesnon, combinés avec les flots de la mer.
Cette
rivière qui, jusqu'en 1735, avait porté ses eaux
le long des coteaux de Beauvoir
et d'Ardevon (Normandie), pour se jeter
sur les grèves, à l'est du Mont-Saint-Michel, quitta
alors cette direction et passa au sud de ce mont, vers les côtes
de la Bretagne, pour
lesquelles il devint souvent un fléau. Le Couesnon s'approche
derechef de notre marais, dont il menace l'existence, reprend
le cours qu'il avait suivi en 1792,
alors qu'il renversa nos digues sur une étendue de 8 kilomètres,
ouvrant ainsi une voie à la mer qui submergea notre territoire.
Déjà
il a englouti une grande partie des herbus qui s'étaient
formés, grâce à son éloignement momentané,
dans la partie