déjà;
une grande partie de leur digue a été fortement
endommagée ou totalement anéantie; si les choses
restent dans l'état, on en chercherait bientôt les
traces.
Il
me serait facile, Monsieur le Préfet, de multiplier les
citations; celles que j'ai l'honneur de soumettre à votre
appréciation éclairée suffiront, je pense,
pour ne laisser dans votre esprit aucun doute sur les dangers
auxquels. nous sommes constamment exposés par le voisinage
du Couesnon, considéré à juste titre comme
notre ennemi le plus redoutable, même par Vauban,
qui pensait que son détournement était indispensable
pour la conservation des marais. L'opinion du grand ingénieur
de Louis XIV, était aussi
bien positivement celle de Napoléon 1er, puisque son arrêté
du 25 thermidor an XIII constate que « le détournement
du Couesnon du pied des digues de Dol est le seul moyen de les
préserver de leur destruction ». Le même arrêté
porte qu'une somme de 200.000 francs sera accordée par
l'Etat pour contribuer à l'exécution de ce travail.
Quand
des autorités aussi imposantes sont d'accord pour reconnaitre
les périls auxquels les marais de Dol, intéressant
22 communes et d'une valeur de 50 millions, sont incessammment
exposées par le voisinage de cette rivière, personne,
assurément, n'oserait contester les avantages qui doivent
nécesssairement résulter de son endiguement et de
son détournement. Tous les hommes compétents, et
en particulier l'administration des digues,
forment les vœux les plus ardents pour que cette grande entreprise
d'utilité vraiment publique et si longtemps attendue reçoive
enfin son exécution. Une société composée
d'hommes éminents, présentant toutes les garanties
désirables, est aujourd'hui en instance auprès du
Gouverneement pour obtenir cette concession : nous devons espérer
que ces démarches seront couronnées de succès.
Et comme il me paraît important que Son Exc. Monsieur le
Ministre des Travaux publics, qui est saisi de la question, soit
édifié sur les bienfaits qui seront la conséquence
de cette opération, j'ai l'honneur de vous prier, Monsieur
le Préfet, de vouloir bien