catastrophes,
et ce n'est jamais qu'au prix des plus grands sacrifices que nous
pouvons prévenir les dangers dont nous sommes incessamment
menacés.
Des
faits beaucoup plus récents viennent ajouter encore aux
craintes si légitimes que nous inspire celte rivière
dévastatrice. Le 20 octobre 1831, elle endommagea fortement
la digue de la Cabane du Centre, en la commune de Saint-Georges,
il s'opéra dans la grève, par suite de ces affouillements,
un abaissement si considérable, que la base de cette digue,
qui, la veille encore, était couverte de 0 m.60 de terrain,
demeura littéralement suspendue dans une longueur de 120
mètres, près de s'abîmer dans le torrent dont
elle était éloignée de plus de 2 mètres;
il fallait rien moins que l'emploi immédiat de plus de
600 mètres cubes de pierres pour connjurer le danger; et
malgré tous nos soins, le Couesnon qui, contrairement à
ses habitudes s'est établi en permanence au pied de cette
digue, se trouve aujourd'hui séparée de son sommet
par une distance de 13 m.50. L'abaissement du sol a été
tel qu'on a pu voir, à l'extrémité de l'épi,
la coque d'un vieux navire englouti depuis un temps immémorial,
dont les anciens du pays n'avaient pas même soupçonné
l'existence malgré leurs connaissances locales. Bien plus,
il a en quelque sorte corrodé le cordon de pierres qui
garnit le chemin de l'Abreuvoir, dont la largeur, autrefois de
8 mètres se trouve aujourd'hui réduite à
1 mètres. Dans le mois de mars dernier, une pièce
de terre enclose et cultivée, située près
de la pointe de la Fouërolle, contenant au moins 2 hectares,
a été presque entièrement détruite
dans (l'espace: de 24 heures; des arbres qui, avaient été
renversés dans ce lieu par la marée du 25 mars 1817,
et qui étaient enfouis à une profondeur de 4: mètres,
ont été mis à découvert ainsi que
leurs racines, encore incrustées dans les interstices de
la vieille digue.
Ce
ne sont pas, au reste, les propriétaires des marais seulement
qui ont à redouter ces dévastations : les amodiateurs
des terrains contigus, partant le domaine, les subissent