confiée,
si je négligeais de les porter à la connaissance
de l'autorité supérieure dont le concours aussi
bienveillant qu'éclairé ne nous a jamais fait défaut.
Je
n'entreprendrai pas, Monsieur le Préfet, de vous dépeindre
tous les accidents désastreux que le Couesnon a causé
aux digues qui prémunissent nos marais contre les invasions
de la mer; quelques exemples suffiront pour vous convaincre que
nos appréhensions à ce sujet ne sont que trop fondées.
Depuis
l'an VII seulement, époque où l'association s'est
formée, jusqu'à ce jour, il est rare que chaque
année nous n'ayons à déplorer quelques sinistres
occasionnés par cette rivière envahissante.
En
1791 et 1792, elle sapa la digue et entraîna sa destrucction,
depuis la Chapelle-Sainte-Anne, jusqu'aux Croix-Morel,
dans une longueur de 2.000 mètres : la mer fit irruption
dans le marais, et causa aux propriétaires une perte évaluée
à 2.000.000 de francs.
Les
4 et 5 octobre 1793, 18 avril 1794, février 1798, 10, 11,
12 et 13 septembre même, année, 12, 13 et 14 octobre
1802, 20 février 1811, les contre-digues de Sainte-Anne
et Mauny furent cruellement atteintes; à Sainte-Anne on
fut même obligé d'abandonner l'ancienne digue pour
en construire une nouvelle, en perdant beaucoup de terrain. C'est
incontestablement à l'effet de ces affouillements destructeurs
qu'il faut attribuer l'anéantissement des paroisses
de Saint-Louis, de Mauny, Lafaillette, Bourgneuf, qui existaient
encore au commmencement du XIIIe siècle, ainsi que de celles
de Taumen, Sainte-Marie et Saint-Etienne-de-Paluel, submergées
en 1630.
En
1817, les digues de Larronnière et de la Haute-Rue de Sainte-Anne,
situées en la commune de Cherrueix, furent également
presque entièrement détruites, et le Couesnon, qui,
à cette époque, coulait au pied de la chapelle même,
y creusa un si profond précipice qu'on craignit de la voir
s'y engloutir. A diverses reprises nous avons failli éprouver
les mêmes