dans
les cryptes de l'ouest de profonds et solides cachots, dont celui
appelé la cage de fer (1), le Mont devint prison d'Etat.
Il regorgea de prisonniers sous les règnes de Louis
XIV et de Louis XV.
Pendant la régence de Philippe d'Orléans, le comte
de Broglie, en 1721, obtint pour son frère la commende
de l'abbaye en échange de six cents bouteilles de grand
vin de Bourgogne. L'abbé de Broglie
conserva sa charge jusqu'en 1766. Parmi les nombreux prisonniers
qui peuplaient les cachots à cette époque, citons
le poète Desroches et Victor de la Cassagne, plus connu
sous le nom de Dubourg, sur lequel nous donnons, page 125, une
notice détaillée.
A la Révolution, les religieux furent dispersés,
les prisonniers délivrés, et la plupart des manuscrits
furent transportés à la bibliothèque d'Avranches.
Le monastère ne cessa pas d'être prison d'Etat ;
ce fut la Révolution qui y enferma ses ennemis. En 1793
et 1794, trois cents prêtres des diocèses d'Avranches,
de Coutances et de Rennes, y furent renfermés pour avoir
.refusé de prêter le serment civique.
Un décret du 6 juin 1811 le convertit en maison centrale
de détention et de correction. Ce fut à cette époque
que les cachots reçurent des hommes politiques, comme Barbès,
Blanqui, Raspail, Martin Bernard, Babeuf, Le Carpentier,
le faux Louis XVII, Mathurin Bruno, Prospert, La Houssaye, Jeanne,
Mathieu, etc. (2).
Un décret en date du 20 octobre 1863 supprima la prison,
et l'abbaye du Mont Saint-Michel
fit retour au domaine. Puis elle fut louée à l'évêque
d'Avranches et de Coutances, qui obtint, en 1865, pour l'entretien
du monument, un secours annuel de
(1)
Voir page 125, le dessin de la cage de fer.
[a) Voir pages 118, 121, 122, 123.
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COUP
D'OEIL HISTORIQUE
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