semble
être disposé pour le plaisir des yeux? Montons sur
ce tertre dont les flancs sont sillonnés par une allée
en labyrinthe et bordée de charmes.»
Le jeune Michel, parvenu au sommet de ce tertre,
ne put retenir un cri d'admiration. Il avait devant lui toute
la baie du Mont et l'abbaye forteresse
semblait être toute proche, tellement étaient nets
et précis tous les détails de son architecture religieuse
et militaire. Elle semblait offrir à Brion te plus beau
côté de l'œuvre gigantesque et, de quelque point
de l'Horizon d'où les yeux se portaient, ils étaient
irrésistiblement attirés, comme par une pierre magnétique,
vers la huitième des Merveilles du monde qui se dressait,
au Midi, à deux lieues exactement.
« Brion, continua le prieur, est aussi célèbre
par son vignoble; on y récolte quelques tonneaux d'un vin
appréciable et, chaque année, l'abbaye en retire
une douzaine de muids; nous les laissons vieillir deux ou trois
ans dans le cellier et il fait plaisir à ceux qui le goûtent.
Il est bien supérieur au « tord-boyau» d'Avranches
et au « rompt ceinture » de Laval. Certes, il n'a
point la chaleur de nos produits de Gascogne, ni la finesse de
nos crus d'Anjou; m'ais il se laisse boire volontiers. Nous en
donnons à nos malades d'Ardevon,
atteints de la fièvre paludéenne au moment où
l'eau se retire des marais; le vin de