Brion,
dans lequel on a fait macérer des écorces fraîches
de saule, coupe la fièvre quarte la plus violente. Allons
voir maintenant les étables et la laiterie. »
Il y avait peu de bêtes dans les bâtiments; presque
toutes les vaches étaient dans les prairies, arrosées
par plusieurs petits ruisseaux, les uns naturels, les autres artificiels.
L'herbe y poussait, abondante et saine, et l'on disait qu'un bâton,
laissé dans la prairie fauchée du jour n'était
plus visible le lendemain. Derrière un rideau de beaux
arbres, on entendait le tic-tac d'un moulin, du fameux moulin
que le Comte que Guillaume
le Conquérant avait concédé à
l'abbaye du Mont-Saint-Michel; c'était là qu'étaient
portés pour la mouture, les milliers de sacs de blé,
dus par les vassaux, dîmes abondantes qui se répandaient
à nouveau sur le pays où l'on comptait, certes,
bien des pauvres, mais pas un seul mendiant.
Michel admira, aussi, la superbe laiterie où étaient
pressés les laitages et où le beurre sortait si
pur des grandes barattes; chaque matin, une voiture chargée
d'œufs, de lait et de beurre, ainsi que de légumes,
quittait la ferme de Brion pour se rendre au Mont-Saint-Michel
; arrivée à Genêts, elle continuait sa route
à travers les grèves si la mer ri'emplissait pas
celles-ci; autrement les provisions étaient chargées
sur une barque et transportées au Mont