flots
et l'affaissement continu du sol avaient déjà considérablement
réduit l'étendue des anciens rivages figurés
sur notre carte (page 10), lorsque, au mois de mars de l'an 709,
à la suite d'un tremblement de terre (phénomène
assez fréquent dans le Cotentin), la mer envahit toutes
les parties basses du littoral, jusqu'à la zone grise figurée
dans notre carte (pages 12 et 13) et ensevelit, sous l'épaisse
couche de sables qu'elle charriait, la
forêt de Scissy et les villages dont nous venons de
parler. Seuls, les rochers élevés du Mont SaintMichel
et de Tombelaine restèrent émergés au-dessus
du niveau général des nouvelles grèves.
Le 9 janvier 1735, secouée par un ouragan terrible, la
mer souleva une partie de la couche de sable et mit au jour de
nombreux troncs de chênes inclinés presque tous du
nord au sud. Les rues du bourg disparu de Saint-Etienne de Paluel
furent déblayées par les vagues, et l'on y découvrit
des débris de maisons, un puits, le bénitier de
l'église et d'autres objets.
On fait encore, de temps en temps, dans les grèves, des
découvertes du même genre, confirmant toutes l'existence
des anciennes terres submergées, et les objets ainsi retrouvés
sont, dans la mesure du possible, recueillis par le Musée
du Mont Saint-Michel.
Depuis l'irruption des eaux dans la baie en 709, l'apport du sable
par la mer n'a jamais cessé.
En pénétrant dans la baie, le flot de marée
est toujours chargé de débris qu'il a arrachés
aux falaises de la côte et aux récifs, ainsi qu'à
un immense banc de coquilles qui s'étend de Cancale
aux îles Chausey et à Granville,
au delà de l'ancien banc d'huîtres de la Rage, aujourd'hui
disparu. A mesure que la profondeur et l'agitation de la mer diminuent,
ces matières en suspension se déposent et la plage
s'exhausse continuellement par ces apports renouvelés chaque
jour. C'est dans les anses où il existe un calme relatif
que
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