visiteurs;
aussi, à l'époque des grands pèlerinages,
l'abbaye logeait gratuitement les voyageurs ne pouvant trouver
asile, au dehors, mais elle accueillait, surtout, dans ses infirmeries
les pauvres estropiés arrivés péniblement
au terme de leur voyage.
Mais, avant de faire ses modestes emplettes, dans les bimbeloteries
qui se trouvaient « Sous les remparts », Michel voulut
prendre congé de Messire Bouteloup, le vénérable
curé de Saint Pierre, de cette petite église
paroissiale, appelée anciennement le moustier Saint-Perron
et qui s'abritait, comme un oiseau timide et frileux, dans les
branches d'un chêne robuste, sous les murs mêmes des
bâtiments abbatiaux. L'ombre de la grande basilique couvrait
l'humble ecclésiole dont l'histoire se rattachait, par
plus d'un point, à celle de sa glorieuse protectrice.
Messire Bouteloup, un beau vieillard de soixante quinze ans, était
en train de soigner sa vigne, au pignon de son presbytère.
Il accueillit paternellement l'enfant; celui-ci lui annonça
son départ :
« Je suis certain, mon jeune ami, répondit le vieux
prêtre, que vous conserverez un bon souvenir de votre séjour
au Mont; mais j'ai dans l'idée que vous y reviendrez; je
suis si vieux, si vieux, que je n'aurai plus le plaisir de vous
revoir; mais vous direz à mon successeur que Messire Bouteloup
vous portait beaucoup d'intérêt et d'affection et
cette recommandation