d'une
qualité inférieure, à cause des poussières
entraînées par l'eau glissant sur les ardoises et
sur les plombs et le long des gargouilles
et des gouttières; aussi les moines préféraient-ils,
de beaucoup, user de l'eau de la Fontaine Saint-Aubert. Malgré
sa proximité avec la mer, puisqu'elle était à
fleur de grèves, cette eau était excellente et,
jamais, les plus grandes marées qui en baignaient presque
les bords, ne lui donnaient un goût saumâtre; sa limpidité
et sa fraîcheur étaient parfaites. On comprend l'importance
d'une pareille source dans une forteresse qui avait été
assiégée si longtemps et si étroitement;
aussi les abbés du Mont, dont plusieurs furent des architectes
militaires incomparables, avaient-ils pris soin de fortifier cette
fontaine et l'avaient-ils réunie, incorporée, pour
ainsi dire, au Mont, par un escalier également fortifié,
protégé par de solides murailles. Unl tourillon,
à toit conique, coiffait cette fontaine, et jamais, malgré
leurs efforts, les Anglais ne purent s'en emparer pendant la Guerre
de Cent Ans. Toujours le Mont put y faire ses approvisionnements
d'eau.
Tout auprès de cette fontaine, se trouvait une petite grève
sur laquelle on échouait les barques, les hourques et les
barges qui faisaient alors le service de l'abbaye avec Tombelaine,
Genêts, Granville et Chaussey.
On y abritait aussi des chalands et des radeaux, servant à
apporter de Chaussey, où les