moines
faisaient exploiter de belles carrières de granit, les
matériaux nécessaires aux constructions et aux réparations
de l'abbaye-forteresse; les pierres, la chaux et le sable étaient
ainsi, à pied d'œuvre, et étaient montés
au moyen d'un treuil actionné par une roue gigantesque,
établie dans la Merveille; une autre roue, installée
sur le côté méridional, servait plus particulièrement
à hisser les provisions de bouche. On appelait ces monte-charges
les Poulains.
Une petite digue servait de musoir ou de cale d'embarquement;
deux ou trois barques y étaient amarrées; elles
servaient exclusivement aux moines du Mont, quand ils avaient
à faire à Tombelaine, dont le prieuré était
sous leur dépendance, ou encore lorsqu'ils devaient se
rendre à Saint-jean-le Thomas, à Dragey; à
Vains et à Ardevon, paroisses
où ils exerçaient des droits de dîme ou de
seigneurie.
Une des barques contenait deux marins attachés au service
de l'abbaye. Ils saluèrent le prieur d"un respectueux
bonjour.
« Eh bien! mes amis, leur dit celui-ci, aurons-nous beau
temps pour notre course ? Nous irons d'abord à Tombelaine
: j'y resterai une heure environ, puis nous nous dirigerons vers
Saint-Jean-le-Thomas et de là sur Genêts. »
- « C'est bien compris, Monsieur le Prieur, dit le plus
vieux des matelots, et je vous assure que la traversée