plusieurs
enfants, que j'avais déjà rencontrés sur
le chemin et qui appartenaient à ces "bons pérégrins
du Nord".
L'abbaye, on le sait, a perdu ses moines en 1791; la Révolution
en fit une prison sous le nom, de Mont-Libre ; Napoléon
1er y établit une maison de correction, Louis
XVIII une prison centrale; enfin en 1865, l'abbaye, devenue
deux ans auparavant propriété domaniale, fut louée
jusqu'en 1874 à l'évêque
de Coutances, puis aux religieux de l'Ordre de Saint-Edmé
de Pontigny. Le bail expirant en 1880, ne fut pas renouvelé.
Depuis cette époque, le culte n'étant plus célébré
dans l'abbaye, la petite église paroissiale du Mont a donné
asile à saint Michel exilé. C'est une très
modeste ecclésiole qui échappe au regard et par
sa petitesse et par le réseau de rues qui l'enserre.
Le chœur est porté sur une voûte. Saint-Pierre
du Mont, appelé aussi le Moustier Saint-Perron, remonte,
cependant, à une époque très reculée.
Il fut rattaché, vers 1020, par Hildebert au monastère
qui avait déjà trois siècles d'existence.
Cette église, remplie aujourd'hui d'oriflammes, d'ex-voto,
de statues modernes, est fréquentée par les pèlerins,
privés du bonheur de faire leurs dévotions
dans la superbe église abbatiale, restaurée à
peu près, mais vide, nue et désolée.