aile
inqulète, ou, après s'être élevées
au sommet de l'île, descendaient en vol plané jusqu'au
petit port de pêche qui s'abrite sur le flanc du rocher.
Une averse, plus abondante, lava d'un coup tout le ciel et le
Mont se découpa nettement au-dessus de la côte; offrant
aux regards sa pyramide presque régulière
et portant au sommet des bâtiments curieux quoique disparates,
et d'un style recherché.
Certes, mes yeux se complurent a ce spectacle qui me rappelait
de loin (mes amis d'Angleterre ne s'offenseront pas de cette restriction),
la vieille et colossale et splendide abbaye de France, si grandiose
par les beaux soirs de septembre, si gracieuse durant Ies claires
matinées de mai, si brillante, lorsque le soleil flamboie
au-dessus d'elle, rnerveilleuse toujours.
Et cependant, il m'était très agréable et
très doux de contempler cet humble, frère jumeau,
cette modeste réplique du Grand Mont, qui, par delà
les flots de la Manche, à plus de cent lieues au sud, se
:dresse au fond de la baie normande, dont la rade de Penzance
est la modeste réduction.
Je l'aimais, depuis longtemps, ce rocher d'Angleterre qui fut
le centre puissant de l'influence micheIienne, se répandant
bientôt sur l'île conquise par le duc Guillaume. Au
point de vue topographique et de la préhistoire, le mont
de Cornouailles n'a-t-il pas plus d'un trait commun avec celui
de Normandie ? Lui aussi fut, très probablement, entouré
jadis par des bois épais, que les flots engloutirent, tout
comme ceux de la Manche dévastèrent la
forêt de Scissy ou