de
Koquelunde. Sur le roc anglais ont fleuri, également, avec
les mythes païens, tristes et sauvages, les gracieuses légendes
chrétiennes. Ne devine-t-on pas, dans les brumes légères
qui voilent souvent le mont de Penzance, le doux visage de sainte
Keyne ? Elle y vint en pèlerinage à la fin du ye
siècle et les vieilles annales nous la représentent
comme si dévouée à son sexe, qu'elle est
le type du championnat féminin au premier temps de l'ère
chrétienne, et il me semble, - ce que je n'ambitionne,
d'ailleurs, en aucune façon, - que si j'avais voix au 'chapitre
des énergiques suffragettes, je demanderais à Miss
Sylvia Pankurst, leur farouche leader, de placer son parti sous
la protection de sainte Keyne. Elle, lui donnerait de sages avis,
ainsi que saint Cadoc, son pieux neveu.
Mais le souvenir de sainte Keyne est si lointain ! On peut considérer
comme certaine la dépendance du prieuré cornouaillais
envers l'abbaye du Mont Saint-Michel dès le XIIe siècle.
Les moines anglais étaient tenus de porter, chaque année,
à leurs confrères de Normandie une contribution
de 16 marcs d'argent. Après de nombreuses vicissitudes,
le Mont de Cornouailles se détache de son maître
normand et, sous Henri V, il fut annexé à Syon Abbey.
Avec le XVe siècle se termine l'histoire du rocher de la
baie de Penzance, dans ses rapports avec le Mont Saint-Michel;
la chaîne est brisée, mais les souvenirs renouent
les traditions et pour peu qu'on