Texte intégral du livre :

"LES LEGENDES DU MONT SAINT-MICHEL" d'Etienne DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Les légendes du Mont Saint-Michel

brillants: « Quel beau poste de télégraphie sans fil et de radio-téléphonie, entre le Mont et Tombelaine, surmonté d'un pylone, n'établirait-on pas au-dessus des vastes grèves ? » pense un ingénieur.
Ne criez pas à la profanation du paysage; il y a soixante-dix ans, un télégraphe aérien agitait ses vilains bras au sommet du Mont. Chappe y avait installé, en 1798, un poste de la grande ligne Paris-Brest. Les trois branches mobiles, un régulateur central et deux. indicateurs faisaient, le jour, des signaux à l'endroit où naît aujourd'hui la flèche qui supporte l'archange doré, cette statue de Frémiet, inaugurée le 6 août 1897. Le télégraphe aérien était placé sur une affreuse plate-forme, bordée d'un revers d'eau formant saillie. Il y avait deux corniches, séparées verticalement par une hauteur de 7 mètres et demi; elles étaient connues sous le nom de Petit Tour des Fous et de Grand Tour des Fous; la corniche du Petit Tour avait 0m,40 de large ; celle du Grand Tour 0m,30 seulement; appellations inexactes d'ailleurs: il fallait dire, pour la première corniche, la plus large, Tour des Petits Fous et pour l'autre Tour des Grands Fous, en raison de la différence des saillies, cal il fallait être plus ou moins insensé pour se risquer sur ces promenoirs dominant l'abîme.
C'est ce télégraphe qui faillit jouer un mauvais tour à Victor Hugo. Les amants des muses affectionnent les sommets, chacun sait cela. Après avoir visité l'abbaye, Victor Hugo monta, seul, avec son rêve, si haut qu'il put monter ; il arriva, enfin, au dessus du poste sémaphorique, d'où les guetteurs, au moyen de leviers, mettaient en mouvement les signaux. A ce moment (15-26 juin 1836) Paris était très agité et ... le télégraphe Chappe également. Un jeune homme, Alibaud, venait de tirer sur Louis-Philippe et le gouvernement, très inquiet de la situation, envoyait aux préfets dépêche sur dépêche. Le télégraphe ne cessait de dresser, d'allonger, de raccourcir, de tordre ses bras vers le ciel, qui demeurait sourd et impassible.
Et Victor Hugo dont la pensée s'envolait

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