messe
d'actions de grâces eût été dite à
l'autel privilégié de saint Michel en la Nef. Le
bon prêtre et sa jeune nièce furent émerveillés
de tout ce qu'ils voyaient et Guillemette ouvrait de grands yeux
sur toutes les belles choses qui se présentaient à
ses regards, la grandeur des édifices, la richesse des
objets conservés au trésor, la tenue martiale des
hommes d'armes, la noble démarche des chevaliers. Elle
aurait volontiers passé de longues heures dans la contemplation
et dans la prière, mais son oncle lui rappela que le sauf-conduit
n'était valable que pour une journée et qu'il fallait
songer au retour.
Ils entrèrent donc dans une modeste hôtellerie, dont
l'enseigne, Au grand saint Pierre, se balançait devant
l'humble église paroissiale
et ils étaient en train de prendre leurs repas, quand un
sergent vint prier le chapelain de le suivre chez le gouverneur.
Quoique surpris, Jean Douville obtempéra aussitôt
à cette demande, croyant qu'il s'agissait d'une formalité
à accomplir; mais il fut très intrigué quand
chemin faisant, le sergent lui fit connaître, à voix
basse, que ce n'était point le capitaine d'Estouteville
qui le mandait auprès de lui, mais bien sa femme, la noble
dame Jeanne Paynel. Il ne savait pas d'ailleurs pourquoi.
Le sergent introduisit immédiatement le chapelain dans
un beau logis, tout voisin de celui que Bertrand Duguesclin avait
fait construire, quelque