demander
au chef des milices célestes le nom et le lieu du sanctuaire
qui luiétait agréable entre tous, saint Michel disparut.
Alors deux prêtres, choisis par l'archevêque, partirent
aussitôt avec l'écu
et l'épée, espérant trouver, avec la
grâce de Dieu, l'endroit, où l'archange voulait que
son trophée fût déposé.
Ayant franchi les flots, ils traversèrent l'Angleterre
et, ayant affronté la mer, une seconde fois, ils débarquèrent
en France et se dirigèrent vers l'Italie,
car il leur semblait que le Mont Gargan, où saint Michel
était vénéré, devait être le
terme de leur voyage.
Ils marchèrent longtemps, croyant toujours avancer vers
le sud; mais ils s'aperçurent qué, malgré
eux, ils se dirigeaient vers les terres occidentales; quelles
que routes qu'ils prissent, le soleil se couchait toujours juste
devant eux. Alors, persuadés que les armes n'étaient
point destinées au sanctuaire du Mont
Gargan, ils prièrent saint Michel de les avoir en pitié,
car leurs esprits étaient irrésolus et leurs pieds
ensanglantés par les pierres du chemin.
Enfin, las et presque désespérés, redoutant
la colère des Irlandais et les reproches de leur archevêque,
ils firent à Dieu une prière plus ardente que jamais.
Et saint Michel, leur ayant apparu, leur dit: « Allez au
Mont Tumbe, c'est là que j'habite vraiment ! »
Un saint ermite qui leur donnait l'hospitalité cette nuit-là
leur indiqua le chemin et, trente jours après,