beaucoup
intéressé et que nous transcrivons, id, en lui conservant,
autant que possible, la tournure un peu archaïque, mais naïve
et gracieuse, que lui a donnée le bon chroniqueur frère
Jean H uynes :
Un pèlerin, venu de cette belle Italie à laquelle
le grand Archange, par ses apparitions sur le Mont Gargan, avait
donné tant de preuves d'amour, de cette Italie qui avait
offert des reliques au sanctuaire
de Normandie, peu de temps après sa fondation, avait emporté
une petite pierre, détachée d'un des piliers de
l'église, et cela par pure dévotion. En s'en retournant,
il mit cette petite pierre dans l'autel d'un monastère
voisin de son logis. Mais, en raison de sa hardiesse d'avoir emporté
ce fragment sacré, sans aucune autorisation, Dieu voulut
qu'il tombât malade, la veille de son arrivée chez
lui. Tous les médecins employèrent leur art pour
le, guérir, (car c'était un homme fort riche qui
n'épargnait rien pour revenir à la santé).
Les médecins furent impuissants; aucun soulagement appréciable
ne fut même apporté à son état. Il
advint que, quelques années après, deux bénédictins
du Mont, appelés l'un Bernard, l'autre Vidal, allèrent,
avec la permission de leur abbé, en pèlerinage au
Mont Gargan et passèrent
par le village où gisait l'ancien pèlerin sur son
lit de douleur. Les moines cherchaient une hôtellerie