siècle,
les monuments littéraires des antiquités grecque
et latine, les œuvres de Platon, d'Euripide, de Cicéron,
de Sénèque, les gentils fabliaux des poètes
du moyen âge, avaient été lacérés.
Les farouches jacobins avaient anéanti la plupart des volumes
dont se composait la riche bibliothèque bénédictine;
de ces recueils, ils avaient extrait les feuillets, ornés
de superbes enluminures, c'était pour les donner comme
images aux enfants des purs. Les ossements des saints avaient
été jetés à la voirie et le club montois
de la Liberté regrettait seulement que ces os fussent tombés
en poussière au sortir des châsses, au lieu d'avoir
été rongés par les chiens des carrefours!
La châsse de saint Rombaut avait été payée,
en 1369, par le produit des amendes infligées aux drapiers
de Malines; elle avait coûté, dit-on, 36.000 florins
du Rhin; elle pesait 3,600 marcs (le marc valait 8 onces, l'once
20 esterlings; l'esterling correspondait à 1 gr. 1/2) La
châssse de saint Aubert avait avec celle de Malines un point
commun. Elle avait été, pour partie, acquise par
l'argent des, amendes imposées aux pèlerins qui,
poussés cependant par une idée de foi, dégradaient
le monastère en emportant de petites pierres, malgré
la défense formelle des religieux et, à ce propos,
le frère sacriste avait conté au jeune Michel une
histoire qui l'avait