hôtellerie
pour y passer la nuit. Notre infirme averti, sachant qu'ils étaient
religieux du Mont-Saint-Michel, les supplia et les contraignit
de prendre son logis où il les traita fort honnêtement,
Pendant qu'ils prenaient leur repas le malade leur dit, qu'autrefois,
il s'était rendu en pèlerinage au Mont-Saint-Michel,
mais que, depuis son retour, il avait toujours enduré quelqu'infirmité
corporelle. A quoi ils répondirent qu'ils s'étonnaient
fort de ce qu'il leur disait, vu que non seulement ceux qui y
venaient en pèlerinage, sains, s'en retournaient très
contents, joyeux et satisfaits, mais aussi ceux qui venaient vexés
de maladies en sortaient souvent complètement guéris.
« Mais, lui dirent-ils, n'auriez-vous point vous-même
été cause de votre maladie? N'auriez-vous pas commis
sur les chemins, allant ou retournant ou étant au Mont,
une chose qui ait déplu à notre Archange »
Il répondit que non. Ils lui demandèrent alors,
s'il n'avait rien rapporté du Mont. Il leur répondit
qu'il s'était chargé, en partant, d'une petite pierre:
« Aviez-vous obtenu, lui demandèrent-ils, la permission
des religieux ?» - « Non !» leur répondit-il.
Ils répliquèrent aussitôt : C'est là"
sans doute, la cause de votre mal. Ils lui conseillèrent
alors de faire vœu à Dieu que, s'il lui plaisait de
lui rendre sa pristine santé, il visiterait, à nouveau,
le sanctuaire de
l'Archange et y rapporterait lui-même la petite