relever
les ruines et la rendre au culte de Saint Michel. Heureux de l'obtenir
(17 mars 1865), au prix de conditions onéreuses, il s'
empresse de rouvrir les portes du sanctuaire trop longtemps profané,
et dès le 17 mai suivant, les trois paroisses d'Avranches,
réunies en une solennelle procession de réparation
et d'actions de gràces , inaugurent l'ère nouvelle
des pèlerinages. Au mois d'aoùt suivant, une grande
fète religieuse rassemblait sur la sainte montagne plusieurs
évêques et un concours immense d'étrangers.
Enfin, au printemps 1867 Monseigneur confia la garde de la célèbre
abbaye à la sollicitude d'une colonie de religieux de Saint-Edmond
de Pontigny, oblats du Sacré-Cœur, de l'archidiocèse
de Sens, qui acceptèrent avec dévouement la tàche
d'y faire revivre la dévotion à Saint Michel et
de renouer la chaine brisée des pèlerinages. Leur
zèle n'a pas été infructueux; chaque année
a vu s'accroître le nombre des pèlerins et tous ont
éprouvé dans le béni sanctuaire
de l'Archange ce charme céleste dont parlait il y a
deux siècles le pieux Boudou, archidiacre d'Évreux.
Mais il était réservé aux années 1873
et 1874 de voir s'affirmer par d'imposantes manifestations le
réveil de la France, son retour aux traditions antiques.