affluence
qu'il fallut ouvrir des routes spéciales qui existent encore
sur plusieurs points, et qu'on appela Voies Montoises, ou dans
un langage saintement poétique, Chemins du Paradis. Nonobstant
les fatigues de la route presque toujours accomplie à pied,
ils arrivaient en chantant des hymnes et des cantiques, sonnant
de la trompette, du tambour, etc., et repartaient joyeux, décorés
de médailles et de coquilles, pieux souvenirs qu'ils conservaient
comme reliques de ce lieu béni. Le XIVe siècle y
vit jusqu'à des pèlerinages d'enfants, de vieillards
et de pastoureaux, tant était
puissant l'attrait qui poussait les multitudes à l'auguste
sanctuaire, dont on racontait des merveilles ! Les jours néfastes
de la Révolution supprimèrent ces religieuses manifestations.
La royale abbaye, forcément abandonnée par les religieux,
fut transformée en prison. Enfin, après l'avoir
abandonné à soixante-dix ans de désolation,
comme Sion lorsque les fils d'Israël furent ernmenés
à Babylone, le Seigneur jeta un regard de miséricorde
sur ce temple. En même temps qu'un décret impérial
(20 octobre 1863) supprimait la maison centrale, un nouvel Aubert
entendit la voix de l'Archange. Mgr Bravard
sollicita avec toute l'ardeur de son zèle la concession
de l'antique abbaye, pour en