visions
passèrent devant ses yeux et, bientôt, il tomba sur
le sol, tout pâmé d'effroi. Ainsi abattu, mais non
privé de l'usage de ses yeux et de ses oreilles, il vit
toute l'église resplendir d'une lumière
incomparable : saint Michel se promenait dans le temple sacré
avec la Sainte Vierge, pieuse mère
de miséricorde et l'apôtre saint Pierre, porte-clés
du céleste royaume. Frappé d'épouvante, il
entendit saint Michel se plaindre à la Vierge et à
saint Pierre de ce qu'il sentait dans l'église une très
puante odeur, comme celle d'un cadavre, et voilà que le
saint archange s'approcha de lui avec un visage fort sévère.
Fuir il ne le pouvait, toutes les portes étant fermées
sur l'extérieur. La Sainte Vierge, consolatrice des affligés
et l'apôtre saint Pierre,
voyant la colère de l'archange, eurent compassion de la
misère de cet homme et supplièrent saint Michel
de pardonner à ce présomptueux. Saint Michel refusa
tout net, disant qu'une telle injure à lui faite ainsi
qu'aux esprits célestes ne pouvait pas rester sans punition.
La mère de Dieu supplia alors l'archange de donner à
ce pauvre homme le temps voulu pour faire pénitence. Saint
Michel demeura inflexible et il fallut que la Vierge le cautionnât:
« Colibert, lui dit alors l'archange, pourquoi avez-vous
eu l'outrecuidance de vouloir pénétrer mes secrets
? Sortez d'ici et tâchez de faire pénitence.
La mort .viendra bientôt vous surprendre comme un voleur.
» La vision disparut et une force invisible précipita
Colibert sur le pavé de l'église, au pied des marches
de la porte principale; puis, le malheureux