seulement
qu'il s'appelait Colibert, devisant avec les sacristains, leur
demanda plaisamment et sottement pourquoi aucun d'eux ne voulait
demeurer, la nuit, dans l'église ? Il se moqua d'eux et
leur dit que dans aucune église cet usage n'existait et
que bien plus, dans certains sanctuaires, les sacristains y prenaient
leurs repas, et même y couchaient.
Les pieux sacristains du Mont répondirent que cette coutume
s'était introduite, à cause du respect qu'on portait
aux anges; bien qu'en tous temps ils y fussent présents,
ils la remplissaient plus particulièrement la nuit d'une
clarté si pure que les yeux du commun des mortels étaient
trop faibles pour je regarder. Mais lui ne tenant aucun compte
de cette explication, s'écria hardiment et non sans témérité,
qu'il demeurerait volontiers dans l'église, si on je lui
permettait. Tous les assistants se mirent à rire, croyant
bien qu'il ne s'agissait que d'une forfanterie: mais, voyant que
cet homme persistait dans ses desseins et assurait qu'il ne manquerait
pas d'exécuter ce qu'il disait, les sacristains en parlèrent
aux religieux; tout d'abord ceux-ci ne voulurent pas condescendre
à ses désirs, mais importunés par les sollicitations
de cet individu, ils lui permirent de passer une nuit dans l'église,
à ses risques et périls de corps et d'âme.
Lui, tout joyeux, se prépare par un long jeûne de
trois jours, lave son corps et son âme, entra le soir dans
l'église et se cache dans un coin. Mais voici qu'à
minuit, ce présomptueux se sentit envahi par un frisson
glacial; d'épouvantables