Il
paraît par le travail du sieur Bouessel que le point le
plus bas du marais de Dol (1), pris auprès du pont Labat,
à peu de distance du confluent de la douve de Kercou et
de la Banche, est supérieur de quatre pieds et demi au
radier du Bec-à-l'Ane par où s'égoutte toute
la partie du marais entre le Bied Guioul et Saint-Marcan, et qu'il
faut mëme réduire celte hauteur à celle de
trois pieds dix pouces qui subsiste, on ne sait pourquoi, à
l'avant-radier intérieur du Bec-à-l'Ane. Si de ces
trois pieds dix pouces on retranche encore une hauteur quelconque
pour la tranche d'eau qui doit nécessairement subsister
au débouché du Bec-à-l'Ane, il reste, vu
la distance, semblerait insuffisant pour égoutter les marais,
quand même d'ailleurs tout serait favorablement disposé
pour cet effet. Mais d'autres causes concourent à rendre
cet égouttement non seulement imparfait, mais impossible
dans l'état actuel. Voici les principales :
La
première : le fond de la douve de Kercou et de la Banche
est évidemment trop élevé, notamment à
leur point de réunion où il aurait besoin d'être
approfondi au moins de deux à trois pieds; il paraît
aussi que les deux canaux n'ont une largeur ni assez grande ni
assez uniforme.
La
seconde : l'abondance des eaux de la douve de Kercou, eL qui sont
en grande partie le produit de ces ruisseaux qui descendent des
montagnes, engorgent le débouché commun de celte
douve et de la Banche, et nuit beaucoup à l'égouttement
de celle-ci.
La
troisième : l'écluse du Bec-à-l'Ane n'est
point en bon état de réparation. La manœuvre
du clapet s'y fait mal, et ce clapet ferme si imparfaitement qu'il
laisse entrer dans le marais à chaque marée l'eau
de la mer.
(1)
Ce marais qui entoure pour ainsi dire la ville
de Dol et se prolonge jusqu'auprès de Châteauneuf,
se dessèche ordinairement vers l'automne. corrompt l'air,
et procure aux riverains les fièvres qui font périr
ou éloignent de leurs environs le propiétaire, et
surtout le cultivateur si précieux sur un sol si abondant
: une médiocre dépense rendrait cinq mille quelques
journaux à l'agriculture, et la santé aux habitants
de ces deux endroits et lieux adjacents.
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