La
quatrième : le passage du Bec-à-l'Ane n'a point,
à beaucoup près, la largeur qui serait convenable
pour égoutter la vaste étendue du terrain dont il
est l'écoulement unique. Il semble que cette largeur devrait
être au moins triple. Le radier de l'écluse est aussi
beaucoup trop élevé; il eût été
facile de l'établir beaucoup plus bas, puisqu'il paraît,
d'après les nivellements, qu'il reste, encore vingt-quatre
pieds de pente depuis
le niveau du radier jusqu'à la plus tasse mer. .
La
cinquième : le chenal qui règne dans la grève
au-dessous du Bec-à-l'Ane, ne paraît pas sujet à
des engorgements bien considérables, cependant il est rempli
de fortes sinuosités, et si on le redressait, on y gagnerait
à la. fois pour l'écoulement des eaux et pour la
navigation.
Il
semble donc que pour réussir d'une manière infaillible
à dessécher les parties noyées du marais
de Dol il faudrait employer
les moyens suivants :
1 °
Approfondir, élargir et redresser, au moins dans les coudes
les plus saillants, les canaux de la Banche et de la douve de
Kercou en assujettissant surtout leur fond à un niveau
de pente réglée et uniforme, en supprimant tous
les barrages, ponts et autres obstacles qui pourraient rétrécir
le canal, et y gêner le cours des eaux. On observera que
le canal devrait s'élargir insensiblement il l'approche
du Bec-à-l'Ane, afin de fournir un réservoir aux
eaux qui doivent s'y accumuler jusqu'à la marée
descendante.
2°
Remplacer l'écluse du Bec-à-l'Ane par une autre
dont les passages seraient plus larges et les radiers plus profonds
(1).
(1)
Une question bien intéressante est de savoir au juste de
combien il est nécessaire de baisser le radier du Bec-à-I'Ane.
Le sieur Bouessel, en fixant à 120 pieds 4 pouces le niveau
auquel le terrain du marais de Dol commence à être
cultivable, nous donne le moyen de résoudre cette question.
En effet, la cote 120 pieds 6 pouces étant plus haute de
2 pieds que celle du point le plus bas des marais de Dol, il suit
que pour que ceux-ci commencent à devenir cultivables,
il faut que le radier, qui doit les égouter, soit abaissé
de 2 pieds. Il
faut se souvenir au surplus que ces 2 pieds sont un minimum; on
ne peut, sans inconvénient, baisser moins, mais il est
fort à désirer qu'on baisse davantage.