l'Archange
qui lui porta sa mission -, le royaume des lis, anglicisé,
serait devenu un pays hérétique. Mais, pour toute
la chrétienté, le culte de l'Archange signifie le
recours à Celui qui défend l'Eglise « contre
la malice et les pièges du diable». Le diable
n'est pas un fantôme; l'oraison que les prêtres disent
à la fin de la messe n'a rien d'une formule creuse. La
bataille jamais gagnée, ni tout à fait perdue des
Forces mauvaises contre l'Esprit de Dieu s'enveloppe à
présent des noms hypocrites de paix, de solidarité,
de conscience universelle. Les croyants eux mêmes se laissent
fasciner par le mensonge. Avant la
guerre, dans le tableau du monde que j'esquissais à la
fin des Heures de printemps, je posais au centre « le taureau
d'or monstrueux qui tient ses quatre pieds scellés sur
la planète ». Il semblait, en ces années-là,
invincible. Aujourd'hui, il vacille et tremble comme dégonflé.
Les convoitises prosternées sous lui sont inquiètes;
les maîtres de la terre