Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Illustration : une dentellière

Dans la saline, à deux pas des tonneaux, trois plateaux en plomb, d'environ quatre-vingts centimètres sur soixante, contenant chacun vingt-huit ou trente litres, étaient posés en rangs, sur trois fourneaux de la hauteur d'un pied, séparés l'un de l'autre par un épaulement; une ouverture de plusieurs pouces servait à passer le bois dans la fournaise; le produit de chaque opération se nommait bouillon; il était généralement de deux cents kilogrammes par vingt-quatre heures.
Le sel, arrivé à un degré de siccité convenable était retiré des plombs, mis dans un panier d'osier où il achevait de s'épurer, puis jeté dans le magasin destiné à le recevoir. Chaque saline avait un rechange de plombs; ce métal, si malléable de sa nature s~affaissait, peu à peu sous le poids de l'eau et, au moyen d'une pierre appelée borderesse, il fallait, très souvent redresser les bords de ces plombs.
Dans la saline, un seul siège pour la personne nommée boidrot ou boidrotte, suivant qu'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, et qui était occupée à alimenter le feu sous les plombs; pas de table; un ou deux lits pour coucher les sauniers qui se succédaient, par tiers de nuit, pour la veillée. Ce lit, où l'on couchait tout habillé, était composé de paille, de draps et d'une couverture rustique; le tout posé sur des triques, Au devant de ce lit, une planche

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