d'un
tonnage élevé, si l'on en croit un poète
du XIIIe siècle:
Genêts tient nefs, dromons et barges Qui sont belles, grandes
et larges. Genêts
était vraiment le port du Mont-Saint-Michel et celui d'Avranches;
on y débarquait les marchandises; on en chargeait surtout,
notamment des céréales, des pommes et du sel.
Genêts avait, en effet, une industrie extrêmement
florissante; sa côte était couverte de salines, et
dès que Guillaume fut débarqué, à
la petite jetée connue, à cause de son phare, sous
le nom de planitre à la lanterne, il s'empressa de faire
visiter à son petit compagnon une des salines qui appartenait
précisément à l'abbaye michelienne.
Le saunier, très aimablement, expliqua au jeune Michel
comment on fabriquait le sel. Il provenait du lavage du sablon
naturel formant la surface des grèves, au moyen de l'eau
de mer.
La récolte du sablon se faisait sur les grèves au
moyen du râclage, opération qui se pratique encore
sur les hâvres de la baie; mais seulement dans le but d'assécher
plus complètement la tangue et d'en rendre le charroyage
plus facile aux agriculteurs qui en font usage, le sablon, destiné
à faire le sel, était déposé sur un
lit carré, formé de tangue bien battue