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opposèrent, cependant, une résistance désespérée.
Aux braves Malouins se joignit la petite flottille du Mont-Saint-Michel
; elle n'était composée que de quatre ou cinq barques;
mais, sous le commandement de l'intrépide Yves Prious,
dit Vague de Mer, elle accomplit, elle aussi, des prodiges de
valeur; de nombreux navires anglais furent coulés, d'autres
pris; plusieurs enfin se jetèrent à la côte
et Michel Moorissens put voir les coques de trois de ces bateaux
qui pourrissaient au plein et que la mer n'avait pas encore détruits,
malgré un travail de près de trois quarts de siècle.
Guillaume Le Maire fit rapidement son enquête et deux heures
après leur débarquement, le prieur et Michel montaient
à nouveau sur la barque.
Ils se dirigèrent sur Genêts, le prieur désirant
se rendre compte des travaux de construction en cours d'exécution
au manoir de Brion.
Cette fois, c'était la mer montante qui les portait vers
Genêts; le courant était absolument inverse de celui
qui, le matin, dirigeait le petit bateau vers les falaises de
Saint-Jean; il n'était pas moins rapide; aussi, dans moins
d'une heure, abordaient-ils à Genêts.
Genêts possédait un véritable port.
Dès le dixième ou l'onzième siècle,
on y voyait. de petits navires de commerce, et même des
bateaux