les
Druides. C'est là que se
trouve aujourd'hui, le cimetière des religieux et des montois.
Au pied de la montagne et du côté de l'Occident,
il y a, sur la pointe du roc, une petite chapelle de la Vierge
où les Navigants affluent toujours en arrivant de leurs
voyages au long cours. La chapelle est bâtie de cailloux
roulés par l'océan ; les parois et la voûte,
à l'intérieur, sont toutes couvertes de branches
de corail, de mamelons d'ambre, de prismes d'aigue-marine et de
coquillages éclatants, recueillis sur tous les rivages
et rapportés par de pieux matelots. L'autel est un quartier
de roche à qui l'on a laissé les aspérités
d'un écueil et, dans le pourtour, on voit suspendues, comme
ex-voto, des ancres de sauvetage et des chaînes de captifs.
Nous y vîmes arriver une longue file de marins bretons.
La description bizarre de cette chapelle, d'après Madame
de Créquy, ne doit pas être plus exacte que celle
faite par elle de l'îlot lui-même. Cet îlot
qu'elle qualifie de bas et de sablonneux, est une roche granitique
de près de cent cinquante pieds d'élévation;
la seule chose qui puisse être vraie dans son récit
fantaisiste est la vénération que les marins avaient
pour un sanctuaire qui se dressait au sein des flots.
Quand le prieur claustral eut dit sa messe et visité le
petit prieuré, il montra au jeune belge une